Cosmopolitiques

15 avril au 14 mai 2022

Une proposition du collectif Polynôme

L’exposition Cosmopolitiques prend comme point de départ la revendication d’un cosmos comme bien commun, qui ne devrait pas se partager comme un territoire à conquérir et à exploiter, mais comme une ressource limitée. Aujourd’hui, la conquête spatiale prend une ampleur inédite et révèle les intentions capitalistes de ses acteurs. Avec l’arrivée de Persévérance sur Mars, la mise en orbite de la première station spatiale chinoise et les vols de SpaceX, Blue Origin et Virgin Galactic, il est évident que l’exploration de l’espace tient plus d’objectifs politiques et commerciaux que scientifiques. Une privatisation inévitable du cosmos s’annonce.

Cosmopolitiques est une réflexion sur la validité même de ces initiatives qui, au nom du progrès, exportent dans l’espace les problématiques générées sur Terre sans les remettre en question. La colonisation des corps célestes, la pollution de la basse-orbite ou l’utilisation guerrière des technologies de pointe constituent déjà la réalité de la nouvelle ère spatiale.

Entre utopie et dystopie, science-fiction et faits réels, les œuvres exposées nourrissent de nouveaux imaginaires, qui réinventent notre rapport au cosmos. Cosmopolitiques réunit ainsi des recherches sur l’être-alien (Adriana Knouf), la surveillance occulte des satellites (Quadrature), ou encore sur l’exploitation inquiétante de nos ressources (Marina Smorodinova, Stefan Eichhorn) et du vivant (Juliette Chartier). Des visions alternatives de l’exploration spatiale sont convoquées, en soulignant ses liens avec l’histoire coloniale française (Audrey et Maxime Jean-Baptiste), ou en faisant campagne pour une déclaration universelle des droits martiens (Nonhuman Nonsense). La démarche de ces onze artistes nous invite à ouvrir un débat, celui de l’occupation de l’espace, dont nous avons été privé·es.

Les artistes :

Juliette Chartier • Stefan Eichhorn • Audrey et Maxime Jean-Baptiste • Adriana Knouf • Nonhuman Nonsense • Quadrature • Marina Smorodinova

Avec le soutien du DICRéAM (CNC)